Des pickpockets bosniens volent le portefeuille d’un commandant de police dans le métro parisien

Ils sont de retour dans le métro. Deux équipes ont été interpellées par la police vendredi à la gare de l’Est et à la station RER Luxembourg.

 Illustration de policiers dans le métro parisien
Illustration de policiers dans le métro parisien LP/Delphine Goldsztejn

    C'est le retour des pickpockets bosniens dans le métro parisien. Un commandant de police, qui travaille dans l'Aisne, s'est fait dérober son portefeuille, vendredi dans le métro. Vers 14 h 30 à la gare de L'Est, le policier prévient ses collègues et leur raconte sa mésaventure. Le fonctionnaire explique que deux retraits de 500 euros ont été réalisés sur son compte bancaire avec sa carte de crédit. Les enquêteurs de la brigade des réseaux franciliens (BRF) scrutent les images des caméras de vidéosurveillance avant d'identifier la scène et les voleurs. Les malfaiteurs, un groupe d'adolescents spécialisés dans le vol de portefeuilles, ont été interpellés dans le secteur avant d'être conduits dans les locaux de la brigade dans le XVIII e arrondissement de Paris.

    Un peu plus tôt dans la matinée, à la station RER Luxembourg, c'est une femme de 57 ans de nationalité hollandaise qui a fait les frais de ce réseau. Vers 11 heures, les malfaiteurs l'ont observé alors qu'elle achetait un ticket à la borne automatique avec sa carte bancaire. « Ils savent repérer les touches sur le clavier et connaissent alors le code de secret des victimes », explique un fonctionnaire. Les voleurs ont suivi la quinquagénaire dans le RER avant de lui voler son portefeuille. Aussitôt après s'être emparés de la carte de la victime, les trois voleurs sont allés retirer de l'argent dans un distributeur. A 11 h 25, ils ont été surpris par les fonctionnaires de la BRF. Les huit mineurs interpellés étaient toujours en garde à vue ce samedi matin. « Compte tenu de leur jeune âge, ils vont être remis en liberté, précise un commissaire de police. S'ils sont déjà connus ils pourront être présentés devant un juge pour enfant ».

    « Ils agissent par la ruse et ne font jamais preuve de violence »

    Depuis le début de la crise sanitaire les pickpockets d'Europe de l'Est avaient déserté la capitale, faute de proies car ils s'attaquent surtout aux touristes. « Apparemment, ils reviennent, agissant toujours par la ruse et sans jamais preuve de violence », confie un policier spécialisé. Les réseaux de traite des êtres humains, d'origine Bosniaques, sont connus pour être organisés de manière patriarcale. Ils emploient des enfants pour voler à la tire. Ceux-ci sont réduits en esclavage et tenus par une poigne de fer par des adultes qui les forcent à voler. Le plus célèbre des clans, les Hamidovic, avait défrayé la chronique pour avoir été impliqué dans une affaire de vols à la tire dans le métro parisien en 2014.

    Contactée ce samedi, la RATP explique qu'elle met tout en œuvre pour lutter contre ce phénomène. « Nous disposons de 1 000 agents du groupe de protection et de sécurisation des réseaux (GPSR) qui renforcent les policiers dans leurs actions et de 50 000 caméras de vidéosurveillance. En plus nos 5300 agents de la régie sont tous formés aux problèmes et mettent régulièrement en garde les voyageurs quand un risque se présente ».